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Sorties culturelles

Découvertes disques

1 mai 2008

Elise Giguère, diplômée du baccalauréat en rédaction-communication

Marie-Mai, Dangereuse attraction

Sexy, talentueuse et sûre d'elle, Marie-Mai représente sans doute l'une des plus belles découvertes de Star Académie. La fougueuse chanteuse lançait l'automne dernier son 2e album, Dangereuse attraction. Le disque s'ouvre avec les guitares tranchantes du hit «Mentir». Le ton est donné. La rockeuse enfilera par la suite les refrains accrocheurs avec sa voix juste et puissante. La bombe blonde cosigne toutes les chansons, la plupart du temps avec son amoureux Fred St-Gelais, guitariste et réalisateur de l'album. Les paroles manquent parfois de maturité et ont tendance à sombrer dans les clichés, mais l'artiste est encore jeune et sa plume aura bien le temps de mûrir. En attendant, on prend plaisir à chanter à tue-tête avec elle la plupart des pièces de Dangereuse attraction. Surtout les trois premières chansons, dont l'extrait «Qui prendra ma place», d'une redoutable efficacité. Marie-Mai s'en vient en spectacle le 26 mars au Centre culturel de l'Université. La grande et sage salle saura-t-elle s'adapter à son dynamisme? Pour ma part, j'aurais de la difficulté à rester assise sur mon banc en écoutant cette chanteuse à l'énergie contagieuse.

Monsieur Mono, Petite musique de pluie

Leader du groupe Les Chiens, Éric Goulet a choisi de lancer ses chansons plus personnelles sous le pseudonyme de Monsieur Mono. Après avoir guéri une douloureuse peine d'amour en composant le remarquable Pleurer la mer morte, il nous revient le cœur plus léger avec Petite musique de pluie. Le titre donne une idée de cet album tout en douceur, dans lequel Monsieur Mono chuchote les aléas de l'amour. Les chansons décortiquent une relation qui ne va plus, sans toutefois sombrer dans la tristesse profonde du 1er opus. La bien-aimée de Monsieur Mono semble même plus tourmentée que lui, comme le suggèrent les chansons «Dors, mon amour, dors» et «Ton cœur est plus noir que le mien». Moins poignant et moins mémorable que le 1er album, le disque est toutefois porté par la même poésie franche, simple et efficace. Éric Goulet a le don de dessiner des images fortes en peu de mots. Les arrangements se sont enrichis de cordes et de piano, enrobant à merveille cet univers mélancolique. Mentionnons la participation d'Ariane Moffatt, qui unit joliment sa voix à celle de Goulet sur «Comme en temps de guerre». Notons aussi la ludique pochette ornée de dessins qui rappellent aussi le 1er album. Bref, cet écorché vif réussit encore à magnifier sa douleur en composant de belles chansons, à mille lieues des ritournelles radiophoniques s'inspirant du même sujet.

Gérald Genty, Le plus grand chanteur de tout l'étang

Fans de Trois gars su'l sofa, Gérald Genty devrait vous plaire. Sur un ton léger, le plus grand chanteur de tout l'étang entonne des chansonnettes parsemées de blagues et de calembours qui font sourire. Basées sur l'allitération et la contrepèterie, les pièces «Du yoyo dans l'Ohio» et «Caïman» semblent même avoir été écrites pour les enfants. Le Français ne fait toutefois pas que badiner. Avec sa voix haut perchée, il chante aussi des thèmes plus lourds comme l'américanisation du monde (Istanbul), l'anorexie (Plaire) et les policiers vite sur la gâchette (Licence to Kill). Comme si, pour ne pas pleurer sur le sort du monde, Gérald Genty avait choisi de l'ensoleiller avec sa musique. À l'écoute de ce 2e album de Genty, on pense au Suisse Thierry Romanens, ou encore à l'aventure solo de Christophe Mali, l'un des membres du groupe Tryo. Coup de cœur pour la pièce «Y'm reste plus qu'un jour», où le jeune homme procrastine tout en confiant ses angoisses la veille d'un concert. La guitare mène le bal, mais les pièces sont parsemées d'effets sonores et de petites voix qui semblent tout droit sorties de la tête de l'imaginatif auteur-compositeur. Bref, le patronyme du chanteur lui va comme un gant : ce disque, c'est Genty comme tout.